Théâtre

JEAN BON LE BON

Une production de Bob Olivier et du collectif Pas des Valises en collaboration avec  Toxique Trottoir, d’après une idée originale de Dennis O’Sullivan et Bob Olivier

Description:

Présentée dans le cadre de l’édition 2012 du Festival International des Arts de la Rue La Rue Kitétonne, Jean Bon Le Bon est une pièce de théâtre de rue multidisciplinaire qui a pour thème principal l’alimentation et les effets de l’agriculture industrielle sur notre santé et celle de la planète. Dans cette fresque folle et gigantesque, nous associons la prise de conscience face aux conséquences de nos choix alimentaires à la complicité du public en l’appelant à intervenir dans la pièce et, ainsi, donner vie au spectacle.

Le spectacle:

Les légumes, qui ont toujours accompagnés le géant alimentaire Jean Bon Le Bon, se révoltent. Appuyés par la foule et des agents provocateurs du développement durable, ils livrent leur message sur un plan mondial via Internet. Le tout est tourné et commenté par une équipe de journalistes/comédiens qui suivent le spectacle.

Les différentes équipes se croisent et répètent les mêmes partitions “musico- théâtrales” jusqu’à ce que la foule ait pris connaissance de chacun des aspects qui mènent au dénouement de l’histoire.

La pièce:

PLACE PUBLIQUE :

Insouciante, Gwendolynn déambule et chante des airs opératiques devant son château de carton.

Cependant, une procession de souffrants (saupoudrée de quelques auto-flagellants) traverse les lieux.

CHŒUR DES SOUFFRANTS :
(musique: Louis Desparois)

« Suivez-nous, suivez-nous

Le destin est au coin

Car la mort de Jean Bon Le Bon

Est à portée de la main

Il se dit bon, Jean Bon Le Bon

Alors pourquoi nos torturer

Suivez-nous, ça va chauffer

Suivez-nous, ça va charcuter. »

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À travers la foule, Ivannahoé, suivie de son écuyer Sancho Pépino, pointe son épée vers le ciel (l’enthousiasme de ses gestes d’escrime est un peu menaçant) et déclame :

IVANNAHOÉ :

« De la tristesse, je ne sais rien si ce n’est le chant de l’oiseau car sa douceur m’a percé le cœur, etc… »

SANCHO PÉPINO :

« Cette jeune créature pleine de bonté et d’innocence ne doute pas que son destin la forcera à affronter le monstrueux Jean Bon Le Bon, etc… »

À une centaine de mètres, Jean Bon Le Bon, précédé de son cortège de légumes, fait son entrée.

CHŒUR DE LÉGUMES :

« Prosternez-vous devant Jean Bon Le Bon

Il a du goût, c’est pour ça que nous l’accompagnons

Depuis toujours la terre est au cochon

Prosternez-vous et devenez ses compagnons

Nous sommes les compagnons de Jean Bon Le Bon

Et comme tout bon légume, nous l’accompagnons. »

EN STUDIO…

JOURNALISTE #1 :(les 2 journalistes et leur sintervenants seront projetés sur écran géant et leurs propos seront amplifiés)ß

« Il y a toute une brochette de gens ici pour accueillir l’arrivée de Jean Bon Le Bon. »

JOURNALISTE #2 : (sur le champs)

«Oui, c’est un évènement majeur pour la valeur immobilière du quartier. »

JOURNALISTE #1 :

« On dirait presqu’un ZOOPSIE! »

JOURNALISTE #2 :

« Oui, une de ces créatures hallucinatoires terrifiantes! »

JOURNALISTE #1 :

« C’est quand même une bête unique, un aliment vivant intelligent omnivore qui se      nourrit de son prochain!

JOURNALISTE #2 :

« Ah mais selon lui, c’est l’inverse! Pensez-vous être capable de l’interpeler pour qu’il nous dise quelques mots? »

JOURNALISTE #1 : (en s’adressant à JBLB)

« Votre Altesse, vous dites que vous êtes un avatar de l’évolution, mais beaucoup de gens ont peur des effets possibles de votre travail. »

JEAN BON LE BON :

« Pour moi, San Monto, c’est plus que mon travail, c’est ma passion… Car Dame Nature, c’est la source qui nourrit mon œuvre. Je suis conscient que ma fortune m’aide à déchiffrer et décoder ces vérités, ces secrets insaisissables depuis la nuit des temps.

À cet époque difficile, il faut prendre les moyens de subvenir à l’alimentation efficace de nos frères et sœurs dans le besoin et quel meilleur complice que la connaissance de ce qui anime la vie.

Le discours de JBLB est interrompu par la foule qui scande son mécontentement et son dégoût. Les légumes paraissent un peu confus. Le chœur des souffrants se joint à la foule en distribuant des pancartes. De jeunes parents tiennent leurs enfants à bout de bras avec « pathos fortissimo ».

JEAN BON LE BON :

« Il y a certains jaloux qui nous condamnent… À ceux-ci, je n’ai pas peur de dire que contrairement à eux, NOUS, chez San Monto, dans notre quête scientifique et rationnée, nous avons cherché et nous avons élucidé ces vérités indéniables tandis qu’eux, ils n’ont rien de plus que la dérision et de vieilles méthodes de production qui ont fait leur temps.

Notre travail remplit des milliards d’assiettes! San Monto assure le coût des progrès de la voie du futur.

Le discours, fait avec un fond de rage, provoque un pet féroce de JBLB. Derrière lui, une brume fétide cause l’évanouissement de plusieurs légumes. La foule hurle son désaccord. Le chœur des légumes est plutôt bouleversé par cet affrontement avec la foule.

JEAN BON LE BON :

« Assez… assez…

(Au loin, nous entendons le chant mélodieux de Gwendolynn)

J’entends une mélodie séduisante… »

JBLB écarte le journaliste comme une mouche avec ses horribles tranches de bacon et il se taille un chemin jusqu’à Gwendolynn. Pas très loin, nous apercevons Ivannahoé et Sancho Pépino qui observent la scène. Ivannahoé s’enivre au cachet d’une fleur.

JOURNALISTE #1 :

« Et qu’est-ce que les légumes pensent de tout cela? »

JOURNALISTE #2 :

« Évidemment, les patates, les gardes du corps de Jean Bon Le Bon, n’ont pas peur de piler ou d’être pilées dessus pour l’accompagner, mais je vais essayer de recueillir les propos de quelques brocolis. »

JOURNALISTE #1 :

« Oui, les brocolis qui, historiquement, symbolisent une nouvelle tendance alimentaire, qui, on pourrait même dire, tendent à être le porte-étendard de la grande vague de soupe crémeuse qui s’est déversée dans des bols qui, il faut le dire, existaient en presque monopole de la soupe aux pois! »

JOURNALISTE #2 : (approchant un brocoli)

« En tant que légume transgénique, que pensez-vous de la controverse qui entoure votre vie? »

BROCOLI #1 (fille) :

« Nous avons une vie normale, tout est normal tout le temps. C’est ennuyant, mais quand on n’connaît rien d’autre… »

BROCOLI #2 (fille) :

« Tous les garçons brocolis sont pareils. Même odeur… »

BROCOLI #1 :

« Même goût … »

BROCOLI #2 :

« Même texture… »

BROCOLI #2 :

« C’est plate! »

BETTERAVE :

« Ils m’ont forcé à copuler avec une betterave adolescente thaïlandaise!

(Il s’effondre en pleurs)

NAVET :

« Moi, je sens le poisson! Ils disent que je reste frais plus longtemps. Les pelures de mon père n’arrivent pas à se composter! »

(dans la section suivante les légumes de tous âges et de toutes variétés pourront donner leur avis sur cet enjeu crucial)

Pendant ce temps, Gwendolynn chuchote ses mélodies de façon provocante à JBLB et lance des regards séduisants à son public. JBLB se met à danser avec Gwendolynn et dans une habile tournure de bacon, l’enlace et l’emprisonne.

JOURNALISTE :

« Il semble que les rondeurs rubanesques de Gwendolynn ont éveillé les bas instincts de Jean Bon Le Bon. »

JBLB enveloppe littéralement Gwendolynn avec ses tranches de bacon. Elle hurle sa peur avec une voix qui pourrait pour certains esprits tordus, ressembler au plaisir de, disons, une bonne douche.

LA FOULE :

« MONSTRE! MONSTRE! »

JOURNALISTE #1 :

« Il est rendu fou! Les chercheurs de San Monto n’ont sûrement  pas calculé l’effet d’une chanteuse wagnerienne sur son organisme modifié. Les thèmes wagneriens, le pouvoir, l’ambition et la luxure semblent avoir déclenchés exactement ce que la foule scande, un monstre! Et ses gardes du corps personnels, les patates, écartent la foule pendant qu’il abuse de cette tragédienne de façon, il faut le dire, tragique. »

JOURNALISTE#2 :

« Mais attends… »

Ivannahoé, suivie de Sancho Pépino, menace les patates qui reculent devant la pointe de son épée.

IVANNAHOÉ :

« La vie sur une brochette, ça vous intéresse?

(Elle se retourne vers JBLB et Gwendolynn.)

Je vais sauver votre honneur Gwendolynn! TOI! Jean Bon Le Bon, je vais vous couper en lambeaux! »

Les agitateurs agitent la foule comme une bouteille de Pepsi 2 litres chaude. Ivannahoé fait quelques pas de ballet-escrime et fonce vers JBLB qui la renverse avec un coup de bacon féroce qui la laisse assommée sur le pavé.

LA FOULE :

« LÉGUMES, RÉVOLTEZ-VOUS! LÉGUMES, RÉVOLTEZ-VOUS! »

JBLB fait signe aux légumes qui hésitent à le joindre.

Ivannahoe succombera-t-elle aux assaut de jblb? L’émancipation internationale des légumes aura-t-elle lieu? Qui ou quoi pourra enfin arrêter ce monstre?

L’équipe de création de Jean Bon Le Bon:

Bob Olivier – co-auteur, direction générale et mise en scène
Bob Olivier a travaillé en tant que musicien et comédien avec le Théâtre Zoopsie (Montréal), le Théâtre Deuxième Réalité (Montréal), Les Oiseaux de Passage (France), Les Saltimbanques de Chenove (France) ainsi que Francine Côté (Montréal). Il a étudié le chant avec Jennifer Allen du Roy Hart Théâtre de France, Karen Young, Jane Kee, etc. Artiste multidisciplinaire, Bob a aussi oeuvré comme scénariste, réalisateur de disques, compositeur de musique de film, de théâtre, de danse, etc. Il a écrit des cabarets, des spectacles de cirques, un roman et a conçu et bâti des décors de théâtre, de cirque, etc. Il a 59 ans.

Marianne Vachon – médiatrice culturelle et mise en scène Auteur-compositrice-interprète de 33 ans, Marianne possède une formation en chant par Élise Gamache ainsi qu’en théâtre avec André Jean. Elle a travaillé principalement auprès de jeunes de 12 à 17 ans en tant que professeur d’art dramatique, animatrice culturelle et travailleuse de rue (intervenante). Elle a réalisé 2 disques avec des jeunes en collaboration avec la Maison des Jeunes de Lachine ainsi que 3 vidéoclips. Elle possède un album éponyme et travaille sur 2 projets de musique qui se produisent régulièrement depuis 3 ans à Montréal et ses environs.

Denis O’Sullivan – conseiller à l’écriture et mise en espace
Fondateur et directeur artistique du Théâtre Zoopsie, Dennis y a créé plusieurs spectacles, dans lesquels l’univers médiatique est interrogé sans relâche: à part Smotte Smash Green, Smotte Smash Green V/2 et les Smotte, citons Richard 3 (d’après Richard III de Shakespeare) et Montréal, série noire.

Le Festival International des arts de la rue La Rue Kitétonne:

La rue Kitétonne, festival international des arts de la rue, propose une programmation de spectacles professionnels locaux et internationaux provenant de multiples disciplines, des spectacles hors normes qui privilégient les lieux non conventionnels comme espace de diffusion.

Les principaux mandats du festival sont de proposer une ouverture à la transversalité des disciplines artistiques, d’expérimenter scénographiquement avec l’espace public et d’initier une rencontre entre les artistes et les citoyens.

Avec la rue Kitétonne, Toxique Trottoir s’est donné comme défi de prouver que le social et l’artistique peuvent se côtoyer dans des projets exceptionnels. Sous ses dehors de fête de quartier, dans cette occupation des territoires de l’improbable, le festival est, d’abord et avant tout, une proposition artistique affirmée qui transforme un bout de quartier en espace de cohésion sociale.

Marie-Hélène Côté, Dominique Marier et Muriel de Zangroniz, co-directrices artistiques.

L’équipe de création de Jean Bon Le Bon:

Bob Olivier – co-auteur, direction générale et mise en scène
Bob Olivier a travaillé en tant que musicien et comédien avec le Théâtre Zoopsie (Montréal), le Théâtre Deuxième Réalité (Montréal), Les Oiseaux de Passage (France), Les Saltimbanques de Chenove (France) ainsi que Francine Côté (Montréal). Il a étudié le chant avec Jennifer Allen du Roy Hart Théâtre de France, Karen Young, Jane Kee, etc. Artiste multidisciplinaire, Bob a aussi oeuvré comme scénariste, réalisateur de disques, compositeur de musique de film, de théâtre, de danse, etc. Il a écrit des cabarets, des spectacles de cirques, un roman et a conçu et bâti des décors de théâtre, de cirque, etc. Il a 59 ans.

Marianne Vachon – médiatrice culturelle et mise en scène Auteur-compositrice-interprète de 33 ans, Marianne possède une formation en chant par Élise Gamache ainsi qu’en théâtre avec André Jean. Elle a travaillé principalement auprès de jeunes de 12 à 17 ans en tant que professeur d’art dramatique, animatrice culturelle et travailleuse de rue (intervenante). Elle a réalisé 2 disques avec des jeunes en collaboration avec la Maison des Jeunes de Lachine ainsi que 3 vidéoclips. Elle possède un album éponyme et travaille sur 2 projets de musique qui se produisent régulièrement depuis 3 ans à Montréal et ses environs.

Denis O’Sullivan – conseiller à l’écriture et mise en espace
Fondateur et directeur artistique du Théâtre Zoopsie, Dennis y a créé plusieurs spectacles, dans lesquels l’univers médiatique est interrogé sans relâche: à part Smotte Smash Green, Smotte Smash Green V/2 et les Smotte, citons Richard 3 (d’après Richard III de Shakespeare) et Montréal, série noire.

INTERPRETATION

Interpretation of Joseph Moncure March’s epic poem: “The Wild Party 1928”